Un petit tour du côté du dernier film de Tim Burton (à qui l'on doit Batman 1er du nom, Beetlejuice ou encore Big Fish)
Histoire :
Charlie est un enfant issu d'une famille pauvre. Travaillant pour subvenir aux besoins des siens, il doit économiser chaque penny, et ne peut s'offrir les friandises dont raffolent les enfants de son âge. Pour obtenir son comptant de sucreries, il participe à un concours organisé par l'inquiétant Willy Wonka, le propriétaire de la fabrique de chocolat de la ville. Celui qui découvrira l'un des cinq tickets d'or que Wonka a caché dans les barres de chocolat de sa fabrication gagnera une vie de sucreries.
Site officiel : http://wwws.warnerbros.fr/movies/chocolatefactory/
Mon avis :
Un film qui fait vraiment conte de Noël. Normal, quand on sait qu'il est tiré d'un livre pour enfant :) Ceci dit, on en prend plein les yeux, de très belles images. Les musiques sont juste ce qu'il faut, sans pour autant tomber dans le répétitif ou l'abrutissant (ceux qui ont visité l'attraction Le monde des poupées à Eurodisney comprendront de quoi je parle). On a pas là le meilleur film de Tim Burton, mais je vous conseille de le voir quand même.
Ma note : 6.5/10
Avec « Charlie et la chocolaterie », la suite en quelque sorte de « Big Fish », Tim Burton hurle sa volonté de jouir du plaisir simple, de la satisfaction qui semble ne servir à rien et qui constitue lessence même de ce quest Tim Burton. Le chocolat constitue le symbole de ce plaisir simple.
Tim Burton cherche, réfléchit, regarde son passé, celui de son enfance et de la découverte de ses premiers plaisirs. Plaisir sucré, avec le chocolat et les bonbons, bien sûr, mais également plaisir visuel, avec la découverte dun cinéma qui la émerveillé. Tim Burton suivait la même démarche de partage de ses goûts cinématographiques dans « Ed Wood » ou dans « Mars attacks ». Mais ici, il rajoute une couche. Ses références ? Charlie Chaplin, avec cette maison de travers qui fait immédiatement référence à « La ruée vers lor ». Les usines et leur travail à la chaîne, images bien connues des « Temps modernes ». Kubrick, et la séquence des singes et du monolithe de « 2001, lodyssée de lespace ». Des références lourdes, sorties directement du septième art de légende, et très importantes pour la formation artistique de Tim Burton.
« Charlie et la chocolaterie », une uvre dintrospection et de recherche de mémoire sur ce qui paraît essentiel au metteur en scène. Lessentiel, comme le monolithe de Kubrick, symbolisant toute la mémoire de lunivers. Et Tim Burton, de remplacer le monolithe par une barre de chocolat ! Quelle audace ! Une barre de chocolat, comme mémoire de lunivers ; et de comprendre alors qui est vraiment Tim Burton. Lartiste honnête avec lui-même, très peu influençable mais à lécoute, en recherche permanente, en introspection et en perpétuel mouvement.
Tim Burton et sa nostalgie du passé, avec les déceptions qui en découlent. Les enfants daujourdhui, lassés de tout, émerveillés de rien, dans loubli total du plaisir simple. A écouter Tim Burton, il faut croire que seule la pauvreté permettrait lémerveillement, comme unique remède à lennui. La télévision insipide a remplacé le cinéma créatif, crime de lèse-majesté ! « Charlie et la chocolaterie » ou la chute de lempire univers.
Tim Burton et lien familial. La famille réelle dabord, dans une introspection Freudienne du lien avec le père. Un père frustrateur, puis la rupture avec le lien familial, puis plus rien. « Charlie et la chocolaterie » ou la recherche dune nouvelle famille. A cet égard, ce film peut être rapproché dun autre monument du septième art, « Citizen kane » dOrson Wellles.
La famille fictive ensuite, celle du cinéma bien sûr, avec Chaplin, Kubrick, Welles Et puis Christopher Lee, qui joue le père de Johnny Depp dans le film, de la même façon que Vincent Price jouait le père dans « Edward aux mains dargent ». Par ces choix pour les rôles du père, très explicites, Tim Burton fait immédiatement référence au cinéma bis fantastique quil a adoré et qui a fait office de seconde famille pour lui.
Selon moi, un film très important dans luvre de Tim Burton, où il réussit à travers luvre dun autre, Roald Dahl et sa littérature en enfantine, à parler de lui-même. Malgré les défauts habituels de Tim Burton, parfois trop manichéen, répétitif ou explicatif, « Charlie et la chocolaterie » se profile comme une de ses uvres les plus personnelles. Une uvre très honnête mais difficile daccès, tant les références et les symboles sont abondants.